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Intoxications

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Les plantes toxiques

 

Que ce soit dans l'herbage ou dans le foin, il faut veiller à ce que l'équidé ne consomme pas de plantes toxiques par mégarde. Prenez donc soin de vérifier la provenance du foin et la qualité de la pâture où vit votre compagnon.

Important à lire à la suitela Myoglobinurie atypique et la Myopathie atypique

 

 NOM  DESCRIPTIF  DANGEROSITE  SYMPTOMES
Les DIGITALES Plantes aux hampes de fleurs en forme de cloche.  

Très dangereux, MORTEL avec 120 à 150 gr de feuilles fraîches. Toutes les parties sont toxiques à   partir de 25 gr.

Paralysie respiratoire, troubles cardiaques et digestifs, coma et décès.
L'IF Arbuste présent partout, aux aiguilles plates et persistantes à baies rouges. Très dangereux, MORTEL avec 200 gr. Toutes les parties sont toxiques. Tremblements, difficultés respiratoires,  agitation et troubles digestifs.
Les LAURIERS Qu'ils soient "cerise", "rose" ou "palme".

Très dangereux, MORTEL avec 400 gr.

Troubles cardiaques, nerveux, respiratoires et   digestifs puis décès.
 

Le ROBINIER

Arbre à épines et grappes de   fleurs jaunes. Seule l'écorce est toxique, MORTEL avec 150 gr. Gastro-entérites, coliques, troubles   respiratoires et cardiaques puis décès.
Le CYTISE Arbuste ressemblant à l'acacia. Toutes les parties sont toxiques, MORTEL avec 200 gr. Agit comme la nicotine du tabac en provoquant des sudations et des vomissements (impossibles chez les équidés). Convulsions, coliques, incoordination motrice, problèmes respiratoires puis décès.
Le BUIS Arbuste à petites feuilles  rondes et persistantes. Très dangereux, MORTEL avec 750 gr. Toutes les parties sont mortelles. Gastro-entérites, coliques, diarrhées, crampes, paralysie puis décès.
Les FOUGÈRES Plantes vivaces. Toxique dès 50 gr, MORTEL avec 80 gr, mais inoffensif lorsqu'elles sont séchées. Saignements de nez, diarrhées, convulsions, congestions des reins et des poumons, problèmes locomoteurs puis paralysie   ascendante.
La MORELLE NOIRE Plante vivace. Toxique dès 10 gr, MORTEL   avec 125 gr. Provoque des convulsions.
La BELLADONE Plante vivace. Toxique dès 10 gr, MORTEL   avec 125 gr. Provoque des convulsions.

 

Arbuste ressemblant au thuyas.

Très toxique.

Même intoxication que l'IF mais en moins grave.

Le SÉNEÇON JACOBÉE

Plante vivace.

Toxique pour le foie des   équidés.

Diminution de l'appétit, baisse de la vue, abattement de l'animal, pris aussi de tremblements.

Les GLANDS DE CHÊNE Arbre. Toxique par le tanin qu'ils renferment. Coliques, troubles et décès à partir de plusieurs kilos.
L'ERGOT DE SEIGLE Graminée. Toxique à cause de son parasite dès 150 gr. Forme d'ivresse, paralysie des membres et respiration difficile.

L'IVRAIE ENIVRANTE

Graminée.

Toxique à partir d'un mélange de 5% dans les fourrages ou les farines.

Troubles gastriques et intestinaux, tremblements, urines douloureuses et fréquentes.

La CIGUË

Plante vivace.

Très dangereux, toxique dès 100 gr.

Spasmes de la mâchoire.

 

Centres antipoisons vétérinaires en France :

Lyon

ouvert 24h/24h, 7j/7j

04.78.87.10.40

Toulouse

les jours ouvrables, de 9h à 17h

05.61.19.39.40

Nantes

les jours ouvrables, de 8h30 à 17h30

02.40.68.77.40

Maisons-Alfort

les jours ouvrables, de 9h à 17h

01.48.93.13.00

 

Attention : la MYOGLOBINURIE ATYPIQUE est de retour. En 2008, plusieurs chevaux sont décédés suite à cette maladie dont on ne peut soigner efficacement les sujets atteints.

Les symptômes sont quasi-inexistants : raideur musculaire très importante, abattement, urines foncées et de la transpiration puis l'animal tombe au bout de 12 à 72H. C'est une maladie foudroyante de dégénérescence musculaire qui touche principalement les jeunes et les vieux équidés au pré. Les vétérinaires ne peuvent qu'essayer de soulager l'animal en attendant qu'il meurt.

En novembre, 52 cas ont été signalés dans 26 foyers situés dans l'Oise, le Val d'Oise, les Ardennes, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, la Somme, la Marne et le Calvados. C'étaient de jeunes équidés à l'herbage (poneys, chevaux de trait et de selle).  Les quelques rescapés avaient été soignés intensivement dans des cliniques vétérinaires, quant aux défunts, lors de leur autopsie il a mis en avant une décoloration des muscles striés et du muscle cardiaque (parfois associée à une nécrose et des hémorragies). Les lésions étaient souvent associées à une congestion pulmonaire et parfois à une dégénérescence hépatique. Dans la vessie se trouvait une urine brune et épaisse.

Suite à une enquête, l'hypothèse d'une intoxication par des végétaux ou des champignons microscopiques se trouvant en quantité plus importante que d'ordinaire dans l'environnement des animaux, en serait la cause de part la saison et les conditions climatiques du moment.

Pour l'éviter en cette période de l'année (automne), retirez vos équidés des pâtures et complémentez-les en nourriture sèche.

Une autre maladie tout aussi grave : l'ENCEPHALITE HEPATIQUE. Appelée communément "maladie de l'herbe", les symptômes sont ceux de l'Encéphalite Hépatique. Elle affecte le système autonome (maladie neurologique dégénérative) et semble toucher tous les équidés (chevaux, poneys, ânes, sauvages ou captifs), mais plus particulièrement les jeunes avec un maximum de cas d'animaux âgés de 2 à 7 ans en pâtures.

 

 

Attention danger : l'Erable Sycomore provoque la Myopathie atypique

 

Qu’est ce que la myopathie atypique ?

C’est une maladie musculaire causée par l’ingestion de la toxine « Hypoglicine A » contenue dans les grains et les jeunes pousses de l’érable sycomore.

Comment reconnaître les érables ?

Tous les érables ne sont pas toxiques, mais il existe plusieurs variétés d’arbres dont les fruits de ceux-ci, les Samares ou « hélicoptères », peuvent se présenter sous diverses formes :

- si les deux branches des samares forment un angle d’environ 90°, ils sont toxiques.

Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à envoyer la photo de la samare à votre vétérinaire afin qu'il puisse vous aider, et la samare doit-être intacte.

Saisons dangereuses :

Les équidés sont touchés le plus souvent durant l’automne, ceci probablement lié à des conditions météorologiques prédisposantes.

En effet, les vents et les pluies plus intenses en cette saison font migrer les graines et les feuilles plus facilement, rendant même vulnérables les équidés se trouvant dans des prairies dépourvues d’arbres sycomores. Le degré de toxicité des samares varie chaque année et l’ingestion d’une quantité de samares variables, peut entrainer les signes cliniques.

Bien qu’il y ait plus de toxine dans la graine, les feuilles d’Erable sont toxiques aussi. Malheureusement, les équidés n’ont pas conscience du danger et vont en manger et il semblerait que les jeunes équidés soient les plus touchés, mais les animaux peuvent en être atteints à tout âge.

Signes clinique: symptômes

Les graines contiennent donc une toxine qui va détruire le métabolisme des cellules musculaires provoquant une myopathie et une nécrose des cellules.

Les premiers signes se présentent sous forme de raideur, faiblesse, muqueuses claires et tremblements musculaires. Les équidés sont couchés et refusent de se relever ou en sont tout simplement incapables.

La fréquence cardiaque est généralement élevée (tachycardie) et les animaux atteints ont une urine brunâtre (voire noire) puis rouge. L'équidé présentera également une détresse respiratoire.

Un diagnostic différentiel reprend d’autres myopathies, coliques, choc, fourbure, maladies neurologiques et dysautonomie équine. Le plus important diagnostic différentiel est la colique. A la palpation rectale, les équidés atteints de myopathie atypique présenteront souvent une vessie distendue, avec parfois des selles sèches couvertes de mucus.

Vétérinaire sur le terrain et examen clinique :

Le diagnostic sera donné par un vétérinaire après avoir pris un échantillon sanguin qui révèlera un taux d’enzymes musculaires très élevé (CK, AST, LDH), potentiellement des valeurs rénales élevées (créatinine et urée), et une augmentation de l’acide lactique. Une hyperglycémie et une hypertriglycéridémie sont souvent présentes.

Traitement à la maison par le vétérinaire traitant :

L'équidé devra être traité de préférence à domicile, sous l’oeil bienveillant de son vétérinaire traitant, pour éviter tout déplacement. En effet, un facteur stressant comme le transport et l’effort musculaire demandé pour rester debout, peuvent diminuer ses chances de survie.

Traitement de soutien :

Perfusion; antioxydants (ex. Vitamine E), anti-inflammatoires (en veillant au danger pour la fonction rénale); administration de glucose afin de soutenir le métabolisme musculaire qui ne peut plus utiliser les lipides comme source d’énergie.

Traitement en clinique :

Le traitement d’un équidé atteint de myopathie atypique est très intense et les animaux nécessitent des perfusions. S'il n’est pas possible de prodiguer les soins à l’écurie, il est évident que le transfert du cheval dans une structure équipée est nécessaire.

A la clinique, le vétérinaire se chargera de vider la vessie du cheval et de lui placer une perfusion, en complément à l’administration d’antioxydants et des vitamines qui sont utiles dans le traitement.

L’administration de fluides (par voie intraveineuse ou orale) est la composante la plus importante du traitement. Puisque les enzymes musculaires peuvent endommager les reins, il est très important de diluer le sang afin de supporter la fonction rénale.

Issue du traitement :

Malgré ce traitement, la plupart des équidés développent des problèmes respiratoires ou cardiaques et meurent dans les 72 heures. Malheureusement, le taux de survie est bas, se situant à plus ou moins 25%.

Cette maladie est très douloureuse, pour les animaux comme pour les propriétaires.

Ceux qui s’en sortent peuvent s’en sortir sans symptômes futurs, à part parfois une persistance à moyen terme de l’arythmie du coeur. L’immunité contre cette maladie n’existe pas, les équidés peuvent donc en être victimes plusieurs fois.

Mesures préventives :

Au vu de l’agressivité de cette intoxication, il est important de rester vigilant.

Si un équidé du troupeau est malade, il est très probable que les autres  soient aussi entrés en contact avec les samares. Dans ce cas, tous les équidés doivent être remis au box. Des vitamines peuvent être données en prévention et une prise de sang peut être réalisée afin de contrôler ces animaux.

Si une prairie est identifiée comme étant « infectée » (de manière directe ou indirecte), il est recommandé de ne plus l’utiliser d’octobre jusqu’à mai car cette période est la plus à risque pour la myopathie atypique et c’est durant cette saison que les graines et les jeunes pousses d’érables sont présents.

En règle générale, par mesure de précaution il est conseillé de nourrir les équidés en prairie durant l'automne sinon le manque d’herbe va les pousser à manger des samares, glands, racines qui risquent de les intoxiquer.

 

 

Pour rappel : ces données ne sont qu'à titre informatif et n'engagent aucunement la responsabilité de l'auteur.

Date de dernière mise à jour : 21/04/2020